Publié par Patrick Capdeville le 16 octobre 2024 |
Bonjour les ami(e)s,
Partant du principe qu'il vaut mieux prévenir que guérir, la
question de savoir si l'association Vigilance-Givet doit
continuer à exister ne se pose pas. Elle le doit !
L'exemple de cette unité de retraitement de plomb située en
plein centre du village de Bourg-Fidèle doit être dans
toutes les têtes.
On se souvient de la découverte d’impressionnants taux de
plomb rejetés par l’entreprise dans l’air et, surtout, les
sols et la rivière avait enflammé le bourg et entraîné la
condamnation en 2010 pour mise en danger de la vie d’autrui
de Métalblanc, contrainte de mettre en conformité son site.
Des agriculteurs ont vu leurs bêtes mourir quand elles
pâturaient non loin de l’établissement. Il y a eu des cas de
saturnisme chez certains enfants.
Une usine comme ça n’a plus lieu d’être dans une commune
rurale.
Depuis 2010, les investissements ont été supérieurs à 13,7
millions d’euros » pour mettre l’usine aux normes, ajoute le
directeur du site, qui présente son entreprise comme
l’archétype de l’économie circulaire. « Non, ici, c’est pas
“Plus belle la vie” ! », rétorque le regretté Bruno,
vice-président de l’Association de protection et de défense
de l’environnement de Bourg-Fidèle, qui a été en pointe dans
la lutte contre Métalblanc. Et, s’il concède des «
améliorations », il concentre désormais son combat sur le
danger que représente, à ses yeux, l’usine pour les
utilisateurs du gymnase, quasi-mitoyen du site. « Il y a des
rejets diffus, des poussières que l’on ne voit pas. C’est ce
qu’il y a de plus dangereux », met-il en garde.
Malgré les certifications de l’entreprise, la surveillance
de ses rejets et le contrôle de son environnement proche par
un organisme indépendant agréé par le ministère de
l’Environnement, la publication des résultats ou la mise en
place de mesures de maîtrise des risques ne parviennent pas
à rassurer ce gendarme retraité. « Les gens ne sont pas
inquiets parce qu’ils ne sont pas au courant ! »,
déplore-t-il.
Aujourd'hui, une vaste campagne de dépistage de saturnisme a
été lancée par l’Agence régionale de santé auprès des
enfants et des femmes enceintes de Bourg-Fidèle.
Guillaume Mauffré, délégué territorial Grand Est de l’Agence
régionale de santé (ARS), répond aux questions de
l’Ardennais à propos de la campagne de dépistage du
saturnisme en cours à Boug-Fidèle, qui va durer jusqu’à la
fin de l’année 2024.
Pourquoi organiser une campagne de dépistage du saturnisme
maintenant, à Bourg-Fidèle ?
Le territoire départemental a un passé industriel fort, avec
une pollution des sols connue depuis plusieurs dizaines
d’années. C’est le cas à Bourg-Fidèle avec la présence de
plomb dans le sol.
Une première campagne avait été conduite en 98. La dernière
a eu lieu en 2002, c’est donc très ancien. Cette nouvelle
campagne, c’est la poursuite de ce qui a été fait
précédemment. Et on travaille avec la communauté de communes
dans le cadre de son contrat local de santé.
Il y a une double visée : initier des mesures de traitement
en cas de saturnisme. Et mettre en place des mesures de
prévention pour limiter les risques d’ingestion et
d’inhalation des poussières de plomb. La campagne nous
permet de réinterroger l’ampleur des messages à porter.
Quels sont les chiffres qui ressortent des précédentes
campagnes ?
En 1998, 22 % des enfants de 1 à 11 ans qui avaient été
testés avaient plus de 100 microgrammes de plomb par litre
de sang. C’était, à ce moment-là, le seuil, qui a été
rabaissé depuis à 50. Et lors de la dernière, en 2002, la
moyenne par personne du taux de présence était de 56
microgrammes de plomb par litre de sang. Ce qui signifie
qu’il y a un effet très fort entre la campagne de 98 et
celle de 2002, qu’il y a une vraie prise de conscience sur
les mesures de prévention. Mais qu’il reste aussi du chemin
à parcourir.
Quelle est la suite, lorsqu’une personne atteint le seuil de
50 microgrammes de plomb par litre de sang ?
Si la plombémie atteint le seuil, alors il y a saturnisme.
Et l’idée est de le savoir pour le traiter, parce que
j’insiste, c’est quelque chose qui se traite. Il y a un
dispositif médicamenteux pour faire diminuer la présence de
plomb dans l’organisme. Les mesures curatives fonctionnent,
en revanche si on n’agit pas, le saturnisme peut mener à des
retards dans le développement psychomoteur qui, là pour le
coup, sont irréversibles.
La campagne de dépistage s’adresse aux enfants et aux femmes
enceintes. On parle de combien de personnes ?
Ce sont 265 personnes qui sont concernées. Soit parce
qu’elles sont domiciliées à Bourg-Fidèle, soit parce
qu’elles sont scolarisées à Bourg-Fidèle ou gardées par des
assistantes maternelles de Bourg-Fidèle. Il n’y a aucun
reste à charge pour les familles et il est possible de faire
le prélèvement sanguin en laboratoire ou par le biais d’une
infirmière à domicile, pour que la mobilité ne soit pas non
plus une contrainte.
Ce sont deux populations fragiles. Les enfants, parce qu’ils
sont en phase de développement, et les femmes enceintes.
L’objectif est de toucher prioritairement les populations
les plus fragiles, mais ça ne signifie pas que les personnes
majeures ne sont pas concernées. Et c’est dans le cas
d’échanges avec les professionnels de santé que pourrait
être identifiée cette présence-là. Le dépistage peut se
faire avec une simple ordonnance.
L’association protection et de défense de l’environnement de
Bourg-Fidèle a souvent fait état d’autres toxiques, comme le
cadmium ou le zinc. Pourquoi ne se pose que la question du
plomb ?
Sur le territoire de la commune, la présence d’autres métaux
tels que l’arsenic, le cadmium, le chrome, le mercure et le
manganèse, a bien été portée à connaissance de la
collectivité en 2013, dans le cadre d’une cartographie
reprenant les résultats des études de sol conduites. Du
point de vue de la santé humaine, une différence importante
entre ces métaux et le plomb tient dans le caractère
volatile de la poussière de ce dernier, quand les autres
métaux imprègnent le sol.
En termes de suites, s’il advenait qu’un ou plusieurs
résultats étaient défavorables pour les habitants, une
enquête environnementale sera systématiquement conduite par
l’ARS afin d’identifier les sources de contamination pour
chaque personne concernée. Une extension du champ de
l’analyse biologique pourrait également être conduite le cas
échéant. |
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Publié par Patrick Capdeville le 15 octobre 2024 |
Bonjour les ami(e)s,
Permanence du lundi
14 octobre au vendredi
18 octobre 2024
Rendez-vous à la permanence de
l'association,
15, bis place de la république au petit
Givet.
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Conseil d'administration.
Profitant du calendrier des permanences,
vous pouvez prendre connaissance du compte
rendu de la réunion du conseil
d'administration du 10 octobre.
Compte-rendu du CA du 10 octobre 2024.
Présents : Denis Giraud, Patrick Capdeville,
Marie-Hélène Pirot-Potvin, Michel Blétrix,
Joël Dujeux, Christophe Bertrand, Claudine
Bertrand, Christophe Féry, Ingrid Féry,
Catherine Hutereau
Excusés : Sylvain Baumel, Patrick
Fondrieschi, Antoine Di Carlo.
1- Retour sur l’abandon du projet Girec par
Will Pétillon suite au refus du Préfet.
Claudine Bertrand remercie tous ceux qui se
sont investis d’une manière ou d’une autre.
Le CA remercie également Claudine pour son
soutien et s'associe à son message de
satisfaction envers l'ensemble des soutiens
qui ont permis cette victoire.
Cette victoire a été possible grâce à de
nombreux facteurs, notamment :
- la forte opposition et la forte
mobilisation du public français
et belge (affluence aux
réunions publiques et aux diverses
manifestations, nombreuses affiches jaunes
sur les fenêtres, nombreuses contribution à
l’enquête publique….)
- l’énormité même du projet, ses failles et
ses incohérences et surtout leur mise en
lumière par tous les citoyens « experts »
qui ont lu et analysé scrupuleusement le
dossier
Jusqu’au 1er octobre, nous ne savions
toujours pas si Will Pétillon avait ou non
déposé un recours auprès du Tribunal
administratif. Joël attire notre attention
sur le fait que cette information est très
difficile à obtenir. Les attestations de
recours ne sont plus délivrées.
L’information a été obtenue directement
auprès du porteur de projet par les
journalistes.
2 - Organisation d’un événement festif.
Un groupe de travail se réunira jeudi 31
octobre à 17 h 30 pour réfléchir à la forme
que pourrait prendre cet événement : auberge
espagnole sur le site ? Sur un terrain privé
? Location d’une salle ?
A noter que toutes les options sont
permises, y compris la création d'une
cagnotte en ligne. Les bonnes volonté sont
là, les finances beaucoup moins !
3- Constitution d’une charte pour définir ce
qui, selon nous, doit guider le choix des
futures créations d’entreprises sur notre
territoire dans le respect de
l’environnement et du climat.
Un deuxième groupe de travail s’attellera à
élaborer cette charte. Premier rendez-vous
le lundi 28 octobre à 9h. Il est aussi
envisagé de consulter les personnes ayant
contribué via Face book.
Cette charte pourra être présentée et
validée à l’Assemblée Générale, puis
présentée aux organismes impliqués dans
l’avenir économique de la Pointe : CCARM,
Ardennes Développement, Comité stratégique
d’Ardenne transfrontalière, Conseil de
développement…
4 -Avenir de l’association.
Il appartiendra à l’AG de décider si
l’association se met en veille ou maintient
son activité en déplaçant son attention vers
d’autres projets portant potentiellement
atteinte à l’environnement et à la santé.
Une visite du site de BST (situé sur le port
de Givet) est prévue.
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Facebook 1
octobre 2024 par Patrick Capdeville
Bonjour les ami(e)s,
Dans le journal de ce matin, une nouvelle très attendue, Wim
Pétillion abandonne son projet d’incinérateur !
Vigilantes et vigilants, c'est une victoire pour tous les
opposant(e)s à ce projet mortifère. C'est une victoire contre des
décideurs qui sont soient complices, soient naïfs, au pire
incompétents. On a pas le droit pour des raisons économiques de
mettre en danger des populations en voulant installer au milieu des
habitations, d'un parc naturel des industries polluantes pour les
Hommes, la faune et la flore.
Prochainement nous organiserons une « fête » pour marquer le coup et
envisager une cohésion d’avenir sur les risques potentiels et ce que
nous voulons pour ici, se mettre en perspective par rapport aux
décideurs qui redisons le, avec calme et clairvoyance, n'ont pas été
à la hauteur de la situation.
Bravo aux vigilantes et aux vigilants pour votre combat et votre
détermination.
“on lâchera rien”
A bientôt !
par Mélanie Demarest
Givet
Le porteur du projet d’usine de traitement des déchets dangereux et
non dangereux issus du bâtiment avait deux mois pour déposer un
recours afin de contester l’avis négatif rendu par le préfet. Une
décision qui n’impacte pas son ambition : « J’aurai peut-être
d’autres opportunités en France ».
Il avait deux mois pour contester la décision rendue par le préfet
des Ardennes, Alain Bucquet. Lequel, dans son arrêté signé le jeudi
11 juillet 2024, indiquait que « l’autorisation environnementale
demandée par la société Givet Recycling pour l’exploitation d’une
installation de traitement de déchets dangereux et non dangereux à
Givet est refusée ».
Le porteur de projet, Wim Petillion, avait alors indiqué « étudier
la décision » avec son bureau d’études pour voir « quelles suites »
seraient données.
Alors ce délai passé, qu’a-t-il décidé ? « Je n’ai plus envie de
faire un gros effort pour ça , avoue-t-il. C’est dommage tout ce qui
s’est passé et je ne suis pas tout à fait d’accord avec la décision
du préfet. »
Lequel n’a pas répondu à nos sollicitations mais pointait dans un
document de cinq pages des « incohérences ayant nui à la lisibilité
du projet et entraîné une opposition locale forte ».
Ou le fait que « le pétitionnaire ne démontre pas qu’il dispose des
capacités financières lui permettant d’assurer la conduite du projet
[…] et la remise en état du site lors de la cessation d’activité ».
Des propos que l’intéressé avait balayés quelques jours après
l’annonce, en rappelant que « sans un projet comme le [sien], on met
tout en centre d’enfouissement ».« Je comprends bien que les gens
étaient contre parce qu’ils avaient peur.
Mais il y a un terrain industriel là-bas (le parc d’activités
communautaires de la route de Philippeville, à Givet, NDLR), sur
lequel finalement on ne peut pas installer d’usine.
Je me demande donc ce qu’il sera possible d’y faire », s’agace
aujourd’hui Wim Petillion, qui prévoit désormais de se concentrer
sur ses activités en Belgique. « J’aurai peut-être d’autres
opportunités en France, soit dans les Ardennes – c’est grand les
Ardennes – ou plus proche de chez moi ( de son centre de traitement
des déchets à Ypres, en Flandres) , dans le Nord ou le
Pas-de-Calais. »
Pour un projet similaire ? « Peut-être pas la même taille ou avec
une autre technique », pense celui qui rappelle que c’est « Ardennes
Développement qui [lui] a demandé de venir à Givet. Forcément, je ne
suis pas content que ça se termine comme ça. J’ai perdu beaucoup de
temps et d’argent mais au moins j’ai gagné des connaissances. Je
n’ai pas de projet pour l’instant mais si une opportunité se
présente, je la saisirai . »
«Il y a un terrain industriel sur lequel on ne peut pas installer
d’usine» Wim Petillion, porteur du projet
Les faits:
En mars 2021, les élus communautaires valident la promesse de vente
d’un terrain à Givet. Un entrepreneur flamand veut y installer une
usine de collecte, tri et recyclage de matériaux de déconstruction.
Le 8 janvier 2024, 200 personnes manifestent devant la mairie de
Givet à l’ouverture de l’enquête publique.
Le 29 janvier et le 7 février, deux réunions d’information se
tiennent au Manège à l’initiative de la commissaire-enquêtrice. À
chaque fois, 400 personnes y assistent.
Le 22 avril, la commissaire-enquêtrice rend un avis défavorable.
Suivie le 11 juillet par le préfet. |